Achaïra n°180 : Des parasites et de comment les traiter

Des parasites et de comment les traiter.

Dans une communauté le choix a été fait de préserver, protéger et défendre la vie animale sous toutes ses formes ; les membres de cette communauté sont végétariens, non-violents et pacifistes.

Un printemps particulièrement humide et tiède, le potager de cette communauté est envahi par des milliers de limaces qui dévastent tout espoir d’obtenir une récolte suffisante pour subsister cette année. Les membres se réunissent pour trouver un plan de lutte contre la famine annoncée.

Un premier s’exprime ainsi : « Je pense qu’il faut tuer les limaces afin de préserver l’autonomie alimentaire de notre communauté et assurer la survie de chacun. En effet, comment aimer la vie animale en se laissant mourir. Nous aussi sommes des animaux ! »
– « Tu as raison » lui répond l’individu qui était réputé pour être le plus sage.
Un autre lui fait alors remarquer que : «Vouloir tuer les limaces va à l’encontre du premier principe de cette communauté qui est de préserver toute forme de vie animale coûte de coûte, limaces comprises ! ».
– « Tu as raison » lui répond l’individu qui était réputé pour être le plus sage.
Une personne qui avait assisté à la scène interpelle alors l’individu qui était réputé pour être le plus sage et déclare : « Je constate que vous venez de donner raison à deux points de vue radicalement opposés, cela ne me paraît pas logique et le manque de logique est étonnant chez un être sage. »
– « Tu as raison » lui répond l’individu qui était réputé pour être le plus sage.

J’ai laissé quelques secondes de blanc afin que ceux qui ont le rire facile puissent s’esclaffer à leur guise.

Cette histoire hilarante soulève deux questions :
1) Qu’est-ce que le parasitisme ?
2) Comment lutter contre ?

Le parasitisme est « une relation biologique entre deux êtres vivants et où un des protagonistes, le parasite (en général le plus petit des deux) tire profit en se nourrissant, s’abritant ou en se reproduisant aux dépends de l’autre, l’hôte. Les organismes qui ne sont pas parasites sont qualifiés de libres ». Il est à noter qu’un parasite qui provoque inévitablement la mort de son hôte est nommé « parasitoïde ».

Avec mon esprit gentil je me suis dit, en découvrant cette définition, que les néolibéraux sont des parasites sociaux.

En effet, le libéralisme économique justifie l’exploitation d’habitats, de ressources, d’individus et des relations sociales, parfois même jusqu’à leur extinction.

N’est-ce pas une illustration juste de la définition proposée précédemment : Les classes possédantes constituent une faible proportion de la société et mettent à leur profit le labeur et l’existence de la majorité non possédante. Pour rappel, en 2014 quarante huit pour-cents (48%) du patrimoine mondial sont détenus par un seul pour-cent (1%) de la population mondiale. A l’inverse, quatre-vingts pour-cents (80%) de la population mondiale vit en se partageant cinq virgule cinq (5,5%) pour-cents des richesses planétaires.

De surcroît nous garderons à l’esprit que ces faibles proportions d’humains bouleversent l’équilibre dans lequel ils ont pu se développer et exister à un tel point que l’existence même de notre espèce est menacée.

Avec mon mauvais esprit je me dis alors que les néolibéraux représentent même un magnifique spécimen de parasitoïde (*), et même d’auto-parasitoïde puisqu’ils peuvent en arriver à détruire leur propre espèce, soit leur propre survie.

Mais comment lutte-t-on contre les parasites ?

Quand le parasite est externe, on peut s’épouiller , à l’instar des singes, rejetant ainsi le parasite de son hôte. Cette technique nécessite une coopération entre les individus, un épouillant, l’autre se faisant épouiller, les rôles pouvant être permutés selon les besoins. Que devient alors le parasite ?

Soit il est rejeté dans la nature où il peut encore espérer trouver un nouvel hôte (ou le même), soit il est détruit, par exemple en l’écrasant entre deux ongles comme on le fait pour les puces, ou il sert de nourriture, comme je le fais des champignons que j’ai entre les orteils.

Quand le parasite est interne on peut l’éliminer en prenant un traitement qui sera plus délétère pour le parasite que pour son hôte. Ainsi il sera évacué de l’hôte ou détruit à l’intérieur de celui-ci. C’est ce que l’on pratique par exemple avec le ténia que l’on peut de nos jours digérer ou déféquer selon les préférences et les croyances de chacun.

Il existe des alternatives peu connues à ces méthodes, comme utiliser un autre parasite pour lutter contre le premier : par exemple des populations sujettes au paludisme, augmentent leurs défenses naturelles en ingérant volontairement des parasites d’espèces éloignées (donc peu virulentes pour l’Homme), aussi leur système immunitaire ainsi stimulé sera plus à même d’endiguer l’infection du Plasmodium.

Mais comment se débarrasser d’un parasite social ?

Certains se sont essayé à la solution violente et ont épouillé l’humanité de certains parasites. C’est comme cela que nous avons eu la joie d’apprendre le décès part exemple de Georges Besse. Mouais.

Évidemment, tuer un être humain au prétexte qu’il nuit à d’autres êtres humains pose un fichu problème de conscience : Doit-on tuer alors celui (**) qui tue pour libérer le groupe au prétexte que tuer mérite la mort ? Mouais. Personnellement je ne sais pas résoudre ce paradoxe. Toutefois, si cette solution est amorale, elle demeure efficace, par exemple Georges Besse n’a plus nui à l’ensemble des humains après sa mort.

Étant spéciste, j’ai énormément de mal à l’idée d’infliger de la violence à un de mes congénères, alors que pour les limaces pardon ! La solution qui me paraît le plus éthique est de laisser aux parasites ce qu’ils désirent le plus et m’en séparer moi-même. Les libéraux aiment fric et pouvoir, deux outils très puissants mais qui ne sont pas nécessaires à la survie d’un humain (pour rappel : un humain a fondamentalement besoin pour vivre dans l’ordre de dioxygène, d’eau et de nourriture, privé de fric ou de pouvoir il survit). Je compte donc, dans un futur proche me soustraire à la société, au fric et au pouvoir et inciter qui voudra se dépenser pour une communauté éthique, égalitaire et libertaire à se joindre au groupe. Évidemment nous perdrons la sécurité sociale, les congés payés et les horodateurs, mais réintroduire de la vie dans un village abandonné nous fera certainement bien jouir et nous permettra de vivre libres et en autarcie. De ce fait l’effort sera partagé et les richesses que nous produiront ne seront pas capitalisables car partagée et consommées par la communauté. Et les parasitoïdes privés de notre production n’auront qu’à crever de faim ou seront contraints de se mettre au boulot eux-mêmes, d’ailleurs s’ils se mettent un peu au turbin, ils ne seront plus des parasites et tout le monde y aura gagné.

Ce qui me fait penser que l’anarchie c’est vraiment l’école des fans, mais sans la gueule à Jacques Martin.

Caresses et bises à l’œil et à bientôt au village.

Dr G.

(*) Une plaie pleine de pus peut être belle, mais pour cela il faut être médecin ou biologiste. (Pierre Légaré)
(**) Ou celle, Mesdames aussi avez la liberté d’être des assassins.

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