Citations

Roland Topor

Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton.

Albert Einstein

Ames haine !

Jacques Prévert

Seuls les esprits bornés rient de l’effet produit par une œuvre d’art.

Egon Schiele

extrait de Gianfranco Malafarina

J’expose, je propose, je n’impose point.

E. Armand

N’espère pas trop en l’avenir, si agréable qu’il paraisse !
Laisse le passé enseveli enterrer ses morts !
Mais, pour toi, agis, agis dans le présent vivant…

Longfellow

« L’anarchiste, dans la définition rigoureuse du mot, qui est-il ? Sinon celui qui ne reconnaît pas de maître et qui s’interdit d’être le maître de personne. C’est l’homme qui met toute son ambition, tout son devoir à vivre parmi des égaux, sans ordre à donner ni à recevoir. »

Elisée Reclus

« Toute obéissance est une abdication,
Toute servitude est une mort anticipée.»

Elisée Reclus

Evolutionnistes en toutes choses, nous sommes également révolutionnaires en tout, sachant que l’histoire même n’est que la série des accomplissements, succédant à celle des préparations. La grande évolution intellectuelle, qui émancipe les esprits, a pour conséquence logique l’émancipation, en fait, des individus dans tous leurs rapports avec les autres individus.

Elisée Reclus

Si un frère devient rebelle de l’Etat, il ne doit pas être soutenu dans sa rébellion quelle que soit la pitié qu’il puisse inspirer en tant qu’homme malheureux et s’il n’est convaincu d’aucun crime autre, bien que la loyale fraternité doive et ait le devoir de désavouer sa rébellion et de ne donner aucun ombrage ni motif de défaillance politique au gouvernement existant, ils ne peuvent pas l’expulser de la loge, et sa relation avec elle demeure indéfectible.

james Anderson
extrait de « Constitutions »,
obligations d’un franc-maçon – du magistrat suprême et subordonné.

La volupté de détruire est en même temps une volupté créatrice !

michel Bakounine

Un chemin nouveau a été montré, une réalisation qui émerge comme un phare dont les révolutionnaires qui veulent émanciper l’homme, et non le réduire en un nouvel esclavage, devront suivre les lumières. S’il le font, notre écrasement d’hier sera largement compensé par les triomphes de demain.

gaston Leval

Jamais, dans toute notre vie, nous n’aurions pu espérer faire pour la tolérance, pour la justice, pour la compréhension mutuelle des hommes, ce que nous faisons aujourd’hui, par hasard.

bartolomeo Vanzetti

L’homme, certes, ne se résume pas à l’insurrection. Mais l’histoire d’aujourd’hui est l’une des dimensions essentielles de l’homme. Elle est notre réalité historique. A moins de fuir la réalité, il nous faut trouver en elle nos valeurs. Peut-on, loin du sacré et de ses valeurs absolues, trouver la règle d’une conduite ? Telle est la question posée par la révolte.

albert Camus

Il s’agît de savoir si l’innocence, à partir du moment où elle agit, ne peut s’empêcher de tuer. Nous ne pouvons agir que dans le moment qui est le nôtre, parmi les hommes qui nous entourent. Nous ne saurons rien tant que nous ne saurons pas si nous avons le droit de tuer cet autre devant nous ou de consentir qu’il soit tué. Puisque toute action aujourd’hui débouche sur le meurtre, direct ou indirect, nous ne pouvons pas agir avant de savoir si, et pourquoi, nous devons donner la mort.

albert Camus
extrait de « l’homme révolté »

L’art n’est pas cette oisive rêverie que notre siècle condamne au nom d’une histoire fiévreuse. Il est au contraire source intarissable de valeurs et de vie. La société qui se détourne des valeurs de l’art renonce en même temps à toute civilisation.

albert Camus
extrait de « conférence à Athènes »

Vraiment, le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football et les scènes de théâtre, qui resteront mes vraies universités.

albert Camus
extrait de « pourquoi je fais du théâtre »

O love ! O life ! Not life but love in death !

william Shakespeare
extrait de « Roméo et Juliette »

Qui veut écrire une œuvre qui soit « toutes choses » pour d’autres êtres, doit s’isoler de sa propre vie, se bâtir en dehors d’elle une solitude, rassembler toutes les forces de son esprit et de son cœur et par delà le temps construire ou conquérir de la durée ; une œuvre, c’est d’abord une désobéissance, et presque une provocation.
Telle est la première loi de l’art, la seule du reste qu’aucun Art poétique n’ait songé à formuler.

armand Robin

La vie est un grand livre écrit par un maladroit,
nous on s’en fout on ne sait pas lire.
Bises.

Léo.

léo Ferré
extrait d’une carte de Marie

Ce maître n’a pourtant que deux yeux, deux mains, un corps, et rien de plus que n’a le dernier des habitants du nombre infini de nos villes. Ce qu’il a de plus, ce sont les moyens que vous lui fournissez pour vous détruire. D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, si ce n’est de vous ? Comment a-t-il tant de mains pour vous frapper, s’il ne vous les emprunte ? Les pieds dont il foule vos cités ne sont-ils pas aussi les vôtres ? A-t-il pouvoir sur vous, qui ne soit de vous-mêmes ? Comment oserait-il vous assaillir, s’il n’était d’intelligence avec vous ? Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ? Vous semez vos champs pour qu’il les dévaste, vous meublez et remplissez vos maisons pour fournir ses pilleries, vous élevez vos filles afin qu’il puisse assouvir sa luxure, vous nourrissez vos enfants pour qu’il en fasse des soldats dans le meilleur des cas, pour qu’il les mène à la guerre, à la boucherie, qu’il les rende ministres de ses convoitises et exécuteurs de ses vengeances. Vous vous usez à la peine afin qu’il puisse se mignarder dans ses délices et se vautrer dans ses sales plaisirs. Vous vous affaiblissez afin qu’il soit plus fort, et qu’il vous tienne plus rudement la bride plus courte. Et de tant d’indignités que les bêtes elles-mêmes ne supporteraient pas si elles les sentaient, vous pourriez vous délivrer si vous essayiez, même pas de vous délivrer, seulement de le vouloir.

Mais en vérité les années ne donnent jamais le droit de mal faire. Elles accroissent l’injure. Il s’en trouve toujours certains, mieux nés que les autres, qui sentent le poids du joug et ne peuvent se retenir de le secouer, qui ne s’apprivoisent jamais à la sujétion et qui, comme Ulysse cherchait par terre et par mer à revoir la fumée de sa maison, n’ont garde d’oublier leurs droits naturels, leurs origines, leur état premier, et s’empressent de les revendiquer en toute occasion. Ceux-là, ayant l’entendement net et l’esprit clairvoyant, ne se contentent pas, comme les ignorants, de voir ce qui est à leurs pieds sans regarder ni derrière ni devant. Ils se remémorent les choses passées pour juger le présent et prévoir l’avenir. Ce sont eux qui, ayant d’eux-mêmes la tête bien faite, l’ont encore affinée par l’étude et le savoir. Ceux-là, quand la liberté serait entièrement perdue et bannie de ce monde, l’imaginent et la sentent en leur esprit, et la savourent. Et la servitude les dégoûte, pour si bien qu’on l’accoutre…

estienne de La Boétie