La chronique économique
Achaïra, sur la Clé des ondes, 22 septembre 2011
La deuxième phase de la crise démarrée en plein mois d’août à la suite de la dégradation de la note des États-Unis et de l’imminence de l’éclatement de l’abcès grec n’a cessé de rendre saillant un climat exacerbé au sein de la Communauté européenne et d’empoisonner les relations internationales.
Mais que pouvions-nous attendre de mieux de la part de dirigeants qui non seulement n’ont pas dénié annuler leurs vacances face à l’ampleur du nouvel effondrement qui se jouait mais qui aussi n’ont fait que prôner ces dernières années la doctrine libérale, inoculant cette esprit de compétition effrénée et de prédation entre tous et à tous les niveaux ; en quelque sorte, le chacun pour soi ?
Il n’est donc pas étonnant d’apprendre que la tension est montée d’un cran quand, le 9 septembre, le très orthodoxe chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), l’Allemand Jürgen Stark, a démissionné pour marquer son désaccord avec l’aide apportée par ce même institut, aux pays fragiles de la zone euro.
Mais je pense que le point d’orgue de la discorde entre les dirigeants européens a été atteint lors de la réunion des ministres européens des Finances à Wroclaw en Pologne. L’objectif de départ, qui était de concrétiser le second plan de sauvetage de la Grèce, de près de 160 milliards d’euros, n’a pas été atteint et a ressemblé plus à un fiasco qu’à autre chose. En effet, la zone euro bute encore et toujours sur les garanties demandées par la Finlande en échange de nouveaux prêts à Athènes, mais aussi sur le manque d’enthousiasme des banques privées à intégrer ce nouveau plan de sauvetage car ces mêmes banques n’ont plus qu’un objectif désormais, celui de se recapitaliser dans la perspective d’un défaut de paiement grec. Nous n’évoquerons d’ailleurs que très peu le risque de banqueroute imminent de la Grèce suite au report de versement de la tranche de 8 milliards du premier plan d’aide et cela dû au manque de résultats obtenus par l’État grec sur la réduction de son déficit.
Autre démonstration des tensions qui convulsionnent la zone euro, ce sont les propos du secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner qui fut convié exceptionnellement à cette réunion. Il s’est alarmé des divisions en Europe sur les meilleurs moyens de régler la crise, notamment entre les gouvernements et la Banque centrale européenne.
Particulièrement virulente, Mme Fekter a estimé que l’attitude de son homologue américain n’était pas justifiée dans la mesure où, à ses yeux, les fondamentaux de la zone euro sont « meilleurs que ceux des États-Unis » qui ploient sous une dette publique abyssale.
La seule avancée constatée lors de cette réunion est que les ministres des Finances des 27 se sont mis d’accord après des mois de blocage sur le principe de durcir leur discipline budgétaire en imposant des sanctions financières aux pays trop laxistes, ouvrant la voie à une adoption formelle de cette réforme. Cette brillante innovation s’inscrit dans la logique actuelle qui consiste à appuyer sur la tête des pays qui se noient.
En bref, ces dernier temps, les rares décisions qui sont prises le sont en dépit du bon sens et sans stratégie à long terme, mais plutôt en fonction des désir criminels des marchés. Quant aux projets de société proposés, ils sont aussi minces que du papier à cigarette.
Voyant nos dirigeants nous précipiter dans le maelstrom qui fait face à nous, je ne peux m’empêcher de me poser une question qui me taraude l’esprit. Mais qu’attendons-nous alors pour nous inviter dans une histoire qui se serait volontiers écrite sans nous ?
Deuxième intervention :
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