Pour éviter les petits matins du grand soir,

Pour être bassement égalistes, (et non légalistes, quoique ?) proposons que chacun chaque jour fasse son petit héros et ne cultivons pas, de façon élitiste, le héros libertaire, vengeur masqué. Il nous faut des propositions pour les petits, ou alors un tabouret pour chacun.

Il ne s’agit pas tant de se lever tôt pour s’approprier l’avenir que de se lever régulièrement à heure plutôt fixe pour le façonner au jour le jour et durablement.

Assez globalement, les libertaires interviennent sur des sujets de macro politique ou de politique générale. Ce sont certes des sujets de société qui permettent de développer un discours et une analyse, mais par contre ce sont des sujets sur lequel le ou la citoyen(ne) ne peut peser que faiblement par la manifestation et la dénonciation. A l’opposé, la grève de certain salarié pèse sur l’adversaire et peut ainsi le faire changer d’avis.

Si l’on pense que le changement de société ne se fera plus de façon insurrectionnelle et éructatoire, mais par l’imprégnation dans le présent des pratiques de demain, que la révolution, à l’image de la chrysalide, a déjà commencé et qu’aujourd’hui nous construisons notre demain, alors nous devons peser sur le local.

Pourquoi un repli sur le local aux risques du localisme ?

Parce que, le local peut paraître plus accessible immédiatement aux citoyen(ne)s. Parce que, les structures de lutte au niveau local peuvent se présenter comme des structures d’accueil ou cocons des outils de la gestion directe de la cité à l’image de la démarche quelque peu mise en veille de l’anarcho-syndicalisme. C’est en partie la base de l’anarcho-municipalisme prônée par un Bookchin, même si tout est à discuter dans son projet (« Une société à refaire » cf. notes de lectures dans IAL).

Pour notre part, groupe Emma Goldman de la Fédération anarchiste sur Bordeaux, nous pouvons mettre en œuvre deux démarches. Une à vocation idéologique ou génératrice de sens libertaire sur les pratiques dans la cité en faisant se regrouper les acteurs de «sensibilité» libertaire autour des questions de l’éthique de l’acteur professionnel ou citoyen et du comment vivre cet acte comme libertaire et égalitaire. L’autre démarche est, elle, politique par la mise en œuvre de structures de lutte et de débats des acteurs avec une sensibilité fortement élargie tout en excluant les institutionnels, sous le préambule de la constitution, puis de la fédération, de contre pouvoirs locaux.

L’Athénée Libertaire semble être l’endroit idéal pour accueillir l’Université libre, creuset de la conceptualisation de nouvelles pratiques dans la ville.

L’ensemble du projet pourrait s’intituler «50 ans pour changer la ville, et refaire la façade à Bordeaux ».

Nous aurons des thématiques classiques à toutes villes, la vie dans les quartiers multicouleurs et pauvres ou peu entretenus par les municipalités, la question de la violence dans la ville et la prise en charge par les liens de proximité, les liens de solidarité contre le culte-mythe de la réussite individuelle, des questions de professionnels tels la relation de l’architecte ou de l’urbaniste avec les futurs habitants. Mais nous aurons des questions plus spécifiques à la région tels la tradition, la nature, la pêche et la chasse ainsi que la corrida ou bien le traitement des handicapés mentaux dans le Médoc en relation avec les personnels des IMP-IME de la région. Des questions plus théoriques peuvent se poser : si Jacques Ellul, bien que protestant, s’est déclaré libertaire en quoi cela a-t-il eu un impact sur la région ? Ellul a été à l’initiative de la création de la SEPANSO, il est déjà venu au 7 rue du Muguet. Idem sur l’impact des Reclus, de l’immigration espagnole. Des questions historico-politiques, telles celles des relations des anarchistes espagnols bordelais avec Chaban Delmas.

En terme de méthode : proposition de l’organisation de débats publics suivis d’ateliers de recherche sur la thématique introduite, et enfin publication d’un cahier de synthèse des débats et travaux.

Pour cela, il faut une équipe «rédactionnelle» pour assurer programme, programmation, publicité et coordination de ces travaux «universitaires libres».

Le problème majeur à l’heure actuelle est que le groupe ne peut assurer seul cet aspect coordination. La question qui se pose est la place du groupe dans ce projet. De fait, il est l’initiateur, le creuset. De plus, il a pour mission de remettre en cause en permanence ce projet, sur ses ronronnements éventuels, de propager ses réussites au-delà de l’estuaire, de susciter la création d’autres groupes sur le département, aptes à porter la réalisation tant de ces universités ou écoles d’éducation permanente libertaires que des comités de citoyen(ne)s. Après être revenu au local, et s’y être enraciné, il nous faudra comme une antenne parabolique ouvrir les branches du quartier au monde entier. Nous tisserons ainsi, un réseau à l’échelle planétaire où chaque nœud aura sa propre importance et ne définissant par-là même aucune hiérarchie.

Propositions d’organisation pour l’Athénée Libertaire :

Les lieux :

  1. Salle aux chats devient librairie.
  2. Salle de projection devient l’arrière du bar
  3. Grande salle devient salle multi usage : salle d’exposition, salle de débats, salle de réunions publiques, salles de bar associatif 2 à 3 soirs par semaine, salle exceptionnelle de concerts après travaux d’isolation ou salle exceptionnelle de repas après travaux de propreté et installation d’un évier avec eau chaude, animations de quartier ( ?).
  4. Cours devient cours du bar l’été à panneaux d’expression publique du groupe, espace vert
  5. wc devient wc entretenu
  6. « wc » du 1° devient wc ou rangement
  7. salle de réunion « Aristide Lapeyre » devient salle de réunion et de secrétariats des utilisateurs réguliers : groupe Emma Goldman, Cercle Athénée Libertaire, Comité Chiapas, CJL, etc. ? Salle avec casiers courrier et non plus en bas. Salle avec armoires et étagères fermantes à clés.
  8. salle du milieu, salle de rangement de la bibliothèque
  9. salle du fond est salle de travail et d’accueil de la bibliothèque avec ordinateur, envisager un deuxième en réseau pour la salle de secrétariat des groupes.
  10. les étages restent en location, tant que des ressources suffisantes ne parviennent avec régularité au local.

Gestion du lieu par l’association Athénée Libertaire, responsable du maintien de la convivialité du lieu, adhésion indispensable de chaque groupe ou associations utilisatrices du lieu. Idée 18 000 F de souscription annuelle pour l’ensemble. Penser à réaliser des fêtes ou bouffes.

Principe de la souscription pour tous les partenaires, utilisateurs du lieu en passant ou non par l’Athénée Libertaire.

Pour être viable ce projet doit être pris en compte par des partenaires du Cercle Athénée Libertaire qui vont avec nous le remodeler en fonction de leurs critiques et envies. Par la suite, lorsque un nombre suffisants de personnes auront eu envie de s’y engager, il pourra alors être proposé à toute la galaxie libertaire pour constituer et s’inscrire dans un planning des remodelages et travaux e actif.

Constitution d’une équipe assurant le secrétariat pour assumer : planning d’utilisation du lieu, permanences du lieu, susciter des initiatives d’animation du lieu et de collecte de fonds, gestion de la trésorerie (loyers et différentes dépenses d’équipements et de consommables, et collecte de cotisations), élaboration d’un règlement intérieur et vérification du respect, tels la rotation du ménage, cendriers vidés et poubelles idem, constitution d’équipes : bar, librairie, bibliothèque, animation-débats-expos, repas, université libre de Bordeaux, édition des cahiers, autres publications éventuelles, coordination des équipes adhérentes : Cercle Athénée Libertaire, Emma, Chiapas, CJL, journal, OIP, Latol ( ?), etc.

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